Cette nuit, je me souviens. Je portais une robe de soie noire, longue, noble. Elle était décorée de rubans rouges, et de dentelles blanches. Le vent soufflait sur mon visage, balayant mes cheveux bruns. Assise sur un rebord de fenêtre, je scrutais les rues sombres de la ville.
Au loin, des bruits de pas parvinssent à mes oreilles. C'est bon, c'est ce que j'attendais. Je quitte ma fenêtre en volant. J'atterris avec douceur dans cette ruelle sombre, parfaite pour l'acte que je vais accomplir. Au fond de cette ruelle, une silhouette blanche apparaît. Voici alors l'origine des pas. C'est une jolie fille, blonde, à la peau pâle d'où l'on peut pressentir un sang pur et délectable.
En me voyant sur son chemin, elle sursaute, et pose une main sur son cœur, soulagée.
- Excusez-moi! Vous m'avez fait peur.
Je ne réponds pas, et la regarde, les yeux brillant de plaisir. Par simple réponse, je lui souris, mettant bien en évidence mes canines longues et lisses, d'un blanc éclatant et brillant dans la nuit.
Sa peur devînt réelle. Elle poussa un cri déchirant le ciel sans étoile, et se mit à courir. Pauvre sotte! Pourquoi courait-elle? Alors qu'elle savait elle-même qu'elle ne vivrait plus au lever du jour.
Elle courait aussi vite qu'elle le pouvait le long de cette ruelle sombre. Et moi, le corps entier crispé d'envie, je la rattrapais facilement. Sa peur m'excitait, amplifiant ma faim. Je décidai alors de jouer avec elle, la surprenant cachée dans un coin sombre, prenant plaisir à exhiber mes canines.
Quand je fus lassé de ce jeu, je me résolu à en finir. Tapie dans l'ombre, je l'entendais courir vers moi. Sans attendre, je l'attrapai par le cou et la plaqua contre le mur. Elle pleurait. Je passais mes doigts dans son cou blanc, mourant d'envie d'y gouter.
Lentement, mes lèvres se rapprochèrent de sa gorge. Lentement, j'ouvris la bouche. Lentement, mes dents s'enfoncèrent dans la chair blanche de son cou.
Quel délice! Son sang chaud coulait dans ma gorge. Un sang si délectable. Je sentais sa force parcourir mon corps. Elle criait. Mais elle pouvait crier, car quand on là retrouverait, elle serait comme moi.
Ce matin, je me réveille doucement, comme sortant d'un doux rêve. Je passe ma langue sur mes lèvres, au souvenir des cris de ma victime.
C'est avec le sang de cette victime qu'aujourd'hui je poste ma candidature pour rejoindre les personne de ma catégorie ceux qui se nourrissent de sang et ne vivent le jour.